Le matin, toujours Printemps silencieux, de Rachel Carson et Ce qui n’a pas de prix, d’Annie Le Brun (voir ici).
Dans le sac à main, l’inépuisable La voix qui t’est due, de Pedro Salinas et le numéro de septembre du Magazine Littéraire.
Le soir, Kristina Ohlsson, La fille au tatouage, en alternance avec Marguerite Yourcenar, Nouvelles orientales.
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Livre du matin / Livre du sac à main / Livre du soir.
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Portraits de femmes.
Relire avec un grand plaisir la nouvelle de Marguerite Yourcenar, Anna, soror.
Quand on relit une histoire, après des années, on remarque d’autres choses. Ainsi, lors de cette relecture-ci, la blancheur d’Anna.
« Anna, par exemple, était infiniment plus blanche. » ; « plus blanche que son linge » ; « plus blanche que la chair des cierges » ; « par cette fille que le noir qu’elle portait rendait plus blanche et plus mince. » Marguerite Yourcenar lui a inventé une filiation en utilisant des personnages historiques réels, comme Agnès de Montefeltro (1470-1523) et Vittoria Colonna (1490-1547). A-t-elle inventé son physique en regardant des tableaux de femmes italiennes ? On sait qu’elle aimait la peinture, en connaissait bien l’histoire, avait beaucoup voyagé et, sans doute, ses pas l’ont-ils menés vers Florence ? Alors, on regarde des portraits et on imagine quel est celui qui pourrait avoir inspiré l’auteur ; laquelle parmi ces femmes ressemblerait le plus à Anna… Une femme pâle, brune, richement vêtue, portant des guimpes. On trouve des portraits de Vittoria Colonna, bien sûr ; il y a aussi celui d’Eléonore de Tolède ; on s’arrête un bon moment devant celui de Lucrezia de Médicis par Bronzino mais une femme prénommée Lucrèce pourrait-elle avoir inspiré le personnage d’Anna ? On ne saura jamais.